Sous la divine Meije, vient de s'achever le sacré chantierdu nouvel itinéraire VTT « 3200 ». Nous étions à son inauguration !

© Texte & photos : Greg JEAN

De renommée internationale pour l’alpinisme, La Grave est une référence pour la haute montagne, cet univers peu propice à la pratique du VTT. Une bande de passionnés a composé avec son relief, a priori hostile, pour y créer un spot atypique. Avec le « 3200 », on touche au sublime !

01. L’esprit rock à 3200, et plus bas.

C’était le gros projet 2017 pour le vélo tout terrain à la Grave, ouvrir un nouvel itinéraire depuis « 3200 ». Le mythique téléphérique offrant déjà un accès aux vététistes, uniquement sur son premier tronçon. Depuis sa gare intermédiaire à 2400 m, les cinq itinéraires VTT existants relient le village, mille mètres plus bas. Jusqu’à cette fin août, seuls quelques vététistes locaux, donc montagnards aguerris, étaient ponctuellement autorisés à emprunter le second tronçon pour accéder à la haute montagne. Ils redescendaient alors par un sentier piéton, on ne peut plus ardu ! C’est désormais une époque révolue. Un nouvel itinéraire dédié au mountain bike a été bâti depuis les pierriers monumentaux jusqu’au cœur du mélézin. C’est en début d’aprèm’ que je rencontre la bande à Bruno pour une avant-première intimiste. Un après-midi, une seule descente… j’ai le sentiment que je vais vivre une expérience unique !

Quarante-cinq minutes de montée en télé nous offrent des points de vue spectaculaires sur l’Oisans sauvage. Dans sa dorure de fin d’été se dévoile l’Emparis, le plus mongole des plateaux alpins. Au fil de notre paisible ascension, nous surplombons les moraines des fameux vallons de la Meije, prémices annonçant l’accès imminent à l’étage glaciaire. Séracs, crevasses et rimayes sont dominés ici par le Doigt de Dieu, le Râteau, le Grand Pic de la Meije, … des sommets à quasi 4000 m ayant contribué à la grande Histoire de l’alpinisme et qui fascinent autant les profanes contemplatifs que les adeptes des sports de montagne. Fasciné donc, je débarque dans la sombre ambiance de la gare, mes yeux n’ont pas le temps d’effectuer la mise au point que je bascule déjà dans un monde de lumière intense… les glaciers de la Meije me pètent à la gueule ! Pour accompagner mon émerveillement, comme par miracle, quelques notes de rock acoustique draguent mes oreilles … concert improvisé sur la terrasse du restaurant pour célébrer le dernier week-end d’ouverture estivale du télé. Les sonorités profondes du violoncelle exacerbent le profil abyssal du très crevassé glacier de la Girose, tandis que la voix cristalline scintille le long du granite vertigineux. La rythmique zepellinienne des guitares ajoute une touche psychédélique à cette apparition. Le spectacle est complet, robes comprises !

02. Un rêve éveillé.

Scotchés très haut en altitude et en émotions, l’écho des dernières notes laissant place au silence, nous voila prêts à dévaler vers la Grave, 1800 m plus bas ! Pionnier du VTT sur ces pentes, Bruno Florit nous briefe sur l’itinéraire et ses caractéristiques. Sur les sept-cent premiers mètres de dénivelée, nous évoluerons intégralement dans des pierriers. Une trace a été façonnée pour naviguer sereinement dans ce chaos minéral. Des marques de peinture au sol nous aident à repérer les passages incontournables, alternant dalles, terre et calades audacieuses. Dans un cadre grandiose, guidé par les aspérités du gneiss et les ronds colorés, je me rappelle les slicks-rocks de Moab. Mis à part quelques passages engagés, nous roulons avec un certain flow. Cette fluidité est le résultat d’un travail colossal réalisé par Pascal et son équipe de « bagnards ». Comme à Cayenne ils ont cassé du caillou. De cette besogne de forçats est née une trace unique en son genre ! Même si le roulage est « facilité » par cette réalisation, le niveau d’exigence technique et physique reste élevé, une pause au Refuge Chancel est bienvenue.

La suite est une grande traversée boisée, sur un revêtement moelleux, en pente douce … l’envie de souder s’empare de nous. Méfiate !!! Si la trace n’est pas raide, les pentes qu’elle traverse, elles, sont abruptes ! Quelques sauts et racines mal négociés puis on débaroule entre les mélèzes ! Cette portion, doublement soutenue, retrouve la fin commune à tous les itinéraires VTT du spot. Restent quatre-cent mètres de dénivelée pour enchainer pif-pafs et virages relevés, … un régal parfaitement shappé pour conclure cet itinéraire magistral. Les binouses d’après-vélo se sirotent dans un calme contemplatif et songeur. Sous les sommets emblématiques mis en scène par la lumière rasante, nous prenons petit à petit conscience d’avoir partagé un voyage inédit … tel des adeptes du VTT de haute montagne, béats de leur pèlerinage vététistique.

03. L’inauguration reportée.

Pour inaugurer le « 3200 », les activistes locaux avaient lancé une invitation via les réseaux sociaux, limitant à 100 le nombre de participants. La météo dantesque du Jour J a rebuté une bonne partie des vététistes attendue. Une vingtaine d’acharné(e)s s’est retrouvée à 9h au pied du télé, accueillie par la pluie et les bénévoles de l’A.V.A.G. (asso. de vélo alternatif de la Grave). Le verdict tombe à 9h30, le second tronçon n’ouvre pas donc point de « 3200 » ! Il neige jusqu’à 2800 m et les prévisionnistes annoncent une limite pluie / neige s’abaissant à 2000 m en cours de journée. Bien entendu l’itinéraire est rendu encore plus technique et suivre les points de peinture couverts de neige… « pourquoi pas » disent certains ! Mais surtout, quand l’hélicoptère du Secours en montagne ne peut pas voler, l’accès à 3200 m pour les vététistes est alors interdit. La Grave n’est pas une station de ski, son domaine de haute montagne n’est pas sillonné par des pistes 4×4. Tous les secours sont héliportés ou bien effectués par des caravanes terrestres, à pied ! La haute altitude, l’isolement et le relief abrupte peuvent rendre dramatique le moindre incident, physique ou mécanique. On ne badine pas avec la sécurité !

C’est donc sur les itinéraires du bas que les plus motivés vont s’amuser, bien équipés pour affronter les éléments. Pendant ce temps-là, nous nous décalons vers la boutique de Bruno Florit, devant laquelle il a installé à demeure une grande table abritée par une tente d’exposition. Été comme hiver, on partage ici des moments conviviaux entre locaux, clients, confrères et visiteurs. Équipés de nos bonnets et doudounes, puis nos premiers cafés digérés, nous ouvrons des bouteilles de Tariquet pour trinquer à la santé des « bagnards du 3200 », puis à celle de tous les activistes et acteurs qui ont rendu cette émulation possible. Pour conjurer cette inauguration décevante, une grande tablée s’est improvisée au Castillan, où nous avons retrouvé ceux qui ont roulé, puis nous avons laissé tomber la neige …

04. Kilomètre vertical.

Quelque chose nous dit qu’il faut rester le dimanche… au petit matin, nous débarquons à 2400, dans un cadre féérique ! La neige et le vent ont plâtré les immenses faces de la Meije. Teinte hivernale pour le relief qui domine les alpages jaunis par l’été. Un contraste qui amplifie la vastitude et la rudesse du massif. La vallée de la Romanche semble encore plus profonde, les sommets plus hauts que les nuages paraissent plus inaccessibles les uns que les autres. Même mouillé, le gneiss des dalles assure un grip satisfaisant. C’est plus bas, entre les mélèzes que nous apprécierons que le terrain sèche au fil de la matinée. Les cinq itinéraires VTT accessibles depuis la gare à 2400 m sont tous raides, engagés dans la pente. Ici on parle bien d’itinéraires VTT et non de pistes VTT, ce n’est pas un bike-park. On roule sur d’étroits singletracks tracés spécialement pour le vélo tout terrain. La notion de vélo de montagne prend tout son sens, d’ailleurs Bruno pratique le Montagne bike™. À La Grave, dangers et difficultés ne sont pas signalés, chacun évolue sous sa propre responsabilité ! Toutes les descentes offrent mille mètres de dénivelée négative, dans une forte pente, les moments de répit sont rares. Malgré les haltes et le repos assis dans les bennes du télé, nous ne parviendrons pas à enchainer les cinq runs possibles, dans une matinée pourtant longue !

Entre moraines et séracs de la Meije, nous dévalons dans ses vallons, théâtre hivernal de l’emblématique Derby de la Meije ! Pour que notre roulage initiatique soit complet, nous découvrons aussi l’itinéraire « Dessouter », tracé en hommage à Romain Dessouter. Pilote charismatique dans le monde de freeride, il était moniteur de VTT basé à Lyon. Il a cru au vélo tout terrain à La Grave, dès le début. Il aimait y séjourner, pour lui ou encadrer des clients. Catalyseur pour certains acteurs locaux du VTT, il a malheureusement perdu la vie dans une avalanche en 2012, sur les pentes d’un autre massif qu’il adorait aussi.

Défoulés, fatigués, enthousiasmés, nous passons un coup de jet sur nos spads et nos protections. Presque propres nous investissons la terrasse du « Bec de l’Homme ». Sur la place centrale de Villar-d’Arêne, sa cuisine italienne rappelle l’influence méditerranéenne dans les Alpes du sud. D’ailleurs le Grand Pic de la Meije tire son nom de l’occitan « Agulha de la Meija ». « Agulha » désigne une montagne pointue et « meija » signifie demi, milieu. Depuis La Grave on voit passer le soleil directement au-dessus de cette montagne à midi, elle est donc l’aiguille de la mi-journée. Cela tombe bien … car le soleil, qui illumine notre tablée de pèlerins, est pile au-dessus du Doigt de Dieu… le second sommet de la Meije !

Nichée au cœur de l’Oisans sauvage, La Grave est épargnée par les grosses infrastructures touristiques des Alpes. C'est un spot worldclass et radicalement atypique !

La Grave et le vélo tout terrain.

Ci-contre, Bruno Florit se fait engager au téléphérique de La Grave en 2003. Il a négocié de pouvoir redescendre à VTT après le boulot et d’organiser un événement VTT. Tout l’été, il défriche les potentiels parcours, en roulant la plupart du temps tout seul. En 2004 il crée la « Fatwheels – MTB freeride meeting », un événement pour se rencontrer et partager la passion du VTT de montagne. À partir de 2005, il ajoute un concours réservé aux photographes professionnels. Chaque équipe est composée d’un photographe et de deux pilotes VTT, leur mission étant de proposer une photo dans chacune des cinq catégories imposées (nature, téléphérique, etc…). Sur chaque photo doit apparaitre le duo à vélo… toujours cette notion de partage ! Les meilleures photos sont élues par le public qui vote lors de la fiesta de clôture. Les vainqueurs repartent avec des trophées mais point d’oseille. Bruno autorise les magazines à ne publier que les clichés gagnants… des photos choisies par les pratiquants, une première ! Quelque grands noms de la photo VTT sont passés par la Fatwheels : Manu Molle, Christophe Margot, … un concours vidéo entre dans la boucle en 2006, avec les mêmes principes que la photo ! Après cinq éditions réussies et deux-cent cinquante participants à chaque fois, l’événement s’arrête. Mairie, téléphérique et organisateurs peinent à accorder leurs violons.

Après deux saisons déclinantes pour le VTT sur le spot, une poignée de passionnés crée l’A.V.A.G., l’asso. de vélo alternatif de La Grave. L’objet principal étant de sauvegarder la pratique du VTT depuis le téléphérique. Les bénévoles servent d’accordeur pour mettre tout le monde au diapason. Une certaine harmonie trouvée, ils entretiennent les sentiers et créent les premiers itinéraires VTT : « AVAG One », « Chavala » et « Dessouter ». En 2015, grâce à un fonds européen, un budget est alloué à la création de nouveaux itinéraires VTT et l’entretien des parcours existants. Un appel d’offre est lancé et c’est une entreprise locale qui s’engage dans cette démarche professionnalisée. Grâce à une nouvelle aide, le « Fonds Chambon » et des partenaires financiers locaux, en 2017 le rêve devient réalité : un itinéraire intégralement dédié au VTT partant du sommet du téléphérique, à 3200 m et rejoignant le village, 1,8 km plus bas !

Le VTT à La Grave est à l’image de la glisse hivernale, totalement atypique. Vous ne pourrez pas y rouler si vous n’êtes pas aguerri au VTT de montagne. Bien entendu un bon niveau technique est indispensable pour être à l’aise dans la pente et sur des singletracks étroits.

Votre matériel adapté , a minima un VTT de type allmountain, devra être en parfait état de fonctionnement, chaussé de pneus avec carcasse DH, le tubeless étant très vivement recommandé ! Vous n’oublierez pas de quoi être autonomes en cas d’avaries mécaniques : une patte de dérailleur, une paire de plaquettes de rechange, des chambres à air solides (même si vous roulez en tubeless), un emplâtre en cas de coupure d’un pneu et tout le kit classique. Casque intégral, gants et genouillères / coudières sont indispensables pour votre sécurité.

Sur tous les itinéraires, a fortiori sur le « 3200 », vous êtes isolés, exposés aux dangers objectifs de la haute montagne. Quelle que soit la météo, vous porterez toujours un sac à dos d’environ 20 litres pour disposer d’au moins 1,5 litres d’eau, de quoi manger, une veste type Gore-tex, un téléphone portable chargé et surtout n’oubliez pas votre humilité. Ici le moindre incident est synonyme de secours héliporté !

Au pays de la Meije, pas de projets exogènes ! Pour y entreprendre, le spot requiert une bonne connaissance de son ADN, y être actif. On n'y arrive pas par opportunisme !

Le Fonds Chambon.

En avril 2015, s’effondrait le tunnel du Chambon, coupant ainsi le seul accès routier à Grenoble, pour les habitants de La Grave et des villages alentours. Isolés d’une partie du monde, leur vie quotidienne a été chamboulée pendant plusieurs mois et l’économie locale s’est aussi en partie effondrée, car essentiellement basée sur le tourisme. Des navettes fluviales et héliportées ont été organisées pour parer au plus urgent. Les pouvoirs territoriaux, aidés par la forte pression de la population locale, ont réalisé en urgence une route de secours, encore ouverte aujourd’hui, dans l’attente de la fin de « retunnelisation » de la route principale (ouverture prévue déc. 2017). Pour palier aux carences économiques générées par cette catastrophe sociétale, l’État a généré un budget géré par la préfecture des Hautes-Alpes : le Fonds Chambon. Un peu plus de 300 000 € à répartir parmi les initiatives locales. L’itinéraire VTT « 3200 » a bénéficié d’un apport de 30 000 € via ce fonds de solidarité.

Pascal Vallin. Chargé des itinéraires VTT à la Grave, depuis 2015.

– Quelles sont tes missions VTT depuis 2015 ?
Avec mon équipe nous avons créé deux nouveaux itinéraires dès 2015, « Côte fine » et « Vallons », puis amélioré le « Dessouter ». Soit deux mois et demi de travail à temps plein pour cinq personnes. À notre charge également l’entretien et le débroussaillage des sentiers piétons. Si les itinéraires VTT sont en meilleur état que les parcours pédestres, les marcheurs ont tendance a foulé l’espace dédié au VTT.
En 2017, toujours l’entretien de l’existant et la création du nouvel itinéraire « 3200 ».

– Qui a décidé de cet itinéraire ambitieux ?
Moi. En 2016, j’ai repéré l’itinéraire potentiel, avec Vincent, un ami vététiste et membre de l’A.V.A.G.; dès le printemps 2017 au fil de la fonte des neiges nous avons validé la trace à suivre. De fin mai à mi-juillet, soit pendant sept semaines, nous avons principalement œuvré sur la longue traversée entre 2400 et 1800 m, un kilomètre et demi à nettoyer la trace, débarder des arbres tombés pour la soutenir, puis l’empierrer et couvrir le tout de terre grattée dans les pentes traversées.

– Et le haut ?
Là, c’est encore autre chose ! Quasi intégralement en pierriers, nous avons utilisé plusieurs techniques pour rendre roulable un terrain plus qu’hostile au VTT. Quand nous apercevions le sol sous les pierres, nous écartions celles-ci. Quand c’était trop dur à mains nues, usage de barres à mine jusqu’à 150 kg et tire-fort au-delà, pour des blocs pouvant peser jusqu’à 3 tonnes. Quand il était impossible de déplacer un obstacle rocheux ou de le contourner soit nous imbriquions des pierres afin d’aplanir et stabiliser la trace, soit nous cassions à la masse les arêtes trop gênantes. Cayenne mais avec le sourire, quelle que soit la météo. Cinq personnes pendant cinq semaines, uniquement des travailleurs locaux, montagnards aguerris et inspirés par le développement de leur territoire, … c’est important pour moi !

– Qui a financé ce projet colossal ?
Plusieurs partenaires ont permis de boucler le budget de 70 000 €, totalement dédié à la création du « 3200 », réparti ainsi : 30 000 € (Fonds Chambon), 17 000 € ( commune de La Grave), 17 000 € (Téléphérique des glaciers de la Grave – la Meije), 1 000 € (l’A.V.A.G.) et 5 000 € (l’association Le Signal de la Grave).

– L’association Le Signal de la Grave?
Oui, une association qui s’est créée pour la reprise du téléphérique. Créé en 1976, il avait d’abord été exploité par le Syndicat Intercommunal du Briançonnais, qui a fait faillite en 1986. Son ingénieur/créateur, Denis Creissels a repris la Délégation de Service Public en 1987, avec sa société T.G.M., trente années se sont écoulées et un nouvel appel d’offre a été lancé. Quelques gros groupes de remontées mécaniques et autre parcs d’attractions ont manifesté leur intérêt pour le site. Beaucoup de locaux et de fidèles clients ont eu peur de voir débouler une entreprise trop étrangère à des valeurs qui rendent ce site atypique et unique en son genre. Ils ont mené une campagne de crowdfunding pour demander la D.S.P., sans réussir à collecter les quelques millions nécessaires. Ils ont redistribué les sommes perçues à des actions locales, dont le « 3200 ».

– Qui a repris la D.S.P. ?
La S.A.T.A., l’exploitant historique de l’Alpe d’Huez. Ils ont créé une filiale à l’autonomie juridique et financière, la S.A.T.G., et dès leur prise de fonction ils n’ont pas hésité à participer au financement du « 3200 ». Nous sommes en train de valider le budget 2018 pour financer quatre employés à temps plein pendant quatre mois. Chaque jour, deux qui entretiennent les itinéraires, un qui accueille et informe les vététistes au départ du téléphérique, et l’autre en congé. Et en 2018 nous rééditerons l’inauguration, par beau temps !

vtt magazinen° 320 - novembre 2017

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